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La compagnie itinérante Opéra Éclaté, juridiquement détachée, depuis le 1er janvier 2020, du Festival de Saint-Céré, dont elle était le prolongement naturel, entame une série de représentations d’une nouvelle production de La Cenerentola, le 10 janvier prochain, à Nevers.

Il est difficile aujourd’hui, quand on s’entretient avec le directeur d’un Opéra, de ne pas évoquer d’abord les conséquences de l’épidémie de coronavirus sur la vie du théâtre…

Nous n’avons subi à Lausanne, au printemps dernier, qu’un semi-confinement, qui nous a obligés cependant à supprimer trois spectacles (Candide, L’elisir d’amore et Davel), ainsi que la nouvelle production d’Eugène Onéguine qui aurait dû ouvrir la saison 2020-2021. Nous allons les reprogrammer, bien sûr, au cours des deux années à venir, ce qui nous a contraints à un subtil travail d’ajustement ! Pour l’instant, nous jouons avec une jauge limitée à 750 spectateurs, tous masqués, répartis par blocs de 72 places. Les instrumentistes à cordes sont, eux aussi, masqués. Au moment où je vous parle, le canton de Vaud n’est pas en zone écarlate ; nous avons donné un spectacle du Béjart Ballet Lausanne et deux concerts, et nous préparons nos prochaines productions : Le Petit Chaperon rouge (1) et, pour la fin de l’année, L’Auberge du Cheval-Blanc.

Ne souffrez-vous pas de la désaffection du public étranger ?

Assez peu. Notre public appartient surtout à l’arc lémanique, de Genève à Fribourg, avec environ 10 % de spectateurs qui viennent d’Évian ou de Thonon. Il faut cependant tirer une leçon positive de la situation que nous vivons : on parle enfin de l’économie du spectacle, et certains directeurs de théâtre commencent à réfléchir à cette folie consistant à faire venir des artistes de très loin, ce qui, mécaniquement, pousse à la hausse perpétuelle des cachets ! À Lausanne, depuis quinze ans que je dirige l’Opéra, j’engage volontiers de jeunes chanteurs issus de notre Haute École de Musique (HEMU) que j’estime prometteurs : Benjamin Bernheim, Marina Viotti et Eve-Maud Hubeaux, pour ne donner que trois exemples, sont passés par cette école.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 167

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