© CHRISTOPHE PEUS

Co-commande des Frivolités Parisiennes et du Théâtre Impérial de Compiègne, Les Bains macabres s’annoncent comme l’une des créations les plus intrigantes de la saison. Lever de rideau à Compiègne, les 24 et 26 janvier, avant l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, à partir du 31.

Vous occupez une place singulière dans le panorama de la musique contemporaine. Nourri d’influences venues d’horizons multiples, vous avez forgé, en toute liberté, votre propre langage à l’écart des idéologies et des esthétiques en cours. La qualité de votre musique vous a valu des prix prestigieux. Vos œuvres sont commandées et jouées par des formations de premier plan. Vous vous êtes affirmé dans le domaine de la musique symphonique et de chambre, vous avez composé des pièces incluant la voix ou qui lui sont dédiées. Pour quelles raisons, à ce moment de votre carrière, abordez-vous la scène lyrique avec Les Bains macabres ?

Je suis fasciné par les images fortes qu’offre l’association des pouvoirs de la voix, de la musique et du théâtre. Plusieurs de mes partitions témoignent de mon intérêt pour cet instrument exceptionnel qu’est la voix, qui permet, mieux que tout autre, l’expression du monde intérieur. Lorsque la compagnie Les Frivolités Parisiennes m’a commandé un opéra, j’ai tout de suite été très enthousiaste.

Comment ce désir d’inclure une pensée théâtrale dans le déroulement de la musique, en composant une œuvre lyrique, a-t-il pris forme ?

J’ai toujours eu envie de raconter une histoire sur scène et en musique. Cela s’est concrétisé quand l’écrivain Olivier Bleys m’a proposé cette fiction – à la fois cocasse et tragique –, qui convoque les défunts et les vivants. L’intrigue se joue dans l’établissement thermal d’une cité balnéaire. La mort dans des conditions suspectes de plusieurs curistes, dont Mathéo, le supposé fiancé de la jeune employée Célia, amène la police à ouvrir une enquête. Coup de théâtre ! Du monde réel, nous basculons dans celui d’une réalité fantastique inconnue, celle des curistes trépassés. Une rencontre troublante des défunts et des vivants qui menace les protagonistes. Magie, spiritisme, les spectres mènent la danse. J’ai pensé que le sujet, histoire d’amour et roman policier, pouvait se prêter à un livret d’opéra, en alliant des registres et des tons variés : épanchements lyriques, pages sombres alternant avec des moments plus légers, ce contrepoint mène au retour angoissant des fantômes parmi les vivants.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 157

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