© OLIVIER HOUEIX

Après Hellébore, oratorio de sa composition, dont il dirigera la création à l’Opéra de Limoges, les 21 et 22 décembre, avec Marcel Bozonnet en récitant et Virginie Pochon en soprano, Philippe Forget sera au pupitre d’une reprise de L’Enfant et les sortilèges, à partir du 23 janvier.

Comment l’aventure de la musique a-t-elle commencé pour vous ?

Je me suis mis à la musique assez tard, vers l’âge de 15 ans, et j’ai eu la chance qu’il reste une place dans la classe de basson du Conservatoire de Chalon-sur-Saône. Le basson est un instrument ténor, profondément lyrique, malgré le côté goguenard qu’on lui associe parfois. Il m’a permis de faire l’apprentissage de la ligne, de la mélodie, du souffle, mais aussi d’avoir rapidement une pratique collective avec d’autres musiciens. C’est l’époque où un premier orchestre régional a été créé en Bourgogne, vers 1995, auquel j’ai participé. L’époque, aussi, où James Conlon cherchait un second chef assistant à l’Opéra National de Paris, aux côtés du premier, Philippe de Chalendar. En occupant ce poste, j’ai pu être présent sur les productions de Don Carlo, Don Giovanni, Parsifal, etc. Mais aussi croiser, un beau jour, la soprano Gaële Le Roi, qui allait faire des concerts pour le jeune public, au Studio Bastille, et m’a donné l’idée de composer des mélodies. C’est ainsi qu’est né mon premier cycle, De lumière et d’eau, dont j’ai également signé le texte.

On ne s’improvise pourtant pas compositeur !

La direction d’orchestre permet de connaître le contrepoint, l’orchestration… Une part d’intuition et un rapport étroit au texte aident aussi beaucoup. Personnellement, je nourris un lien passionné avec la poésie et la musique des XVe et XVIe siècles. Il y a quelques années, l’écrivain Henry Bauchau a préfacé mon premier recueil de poésies, Ombres marines, qui n’est pas destiné, lui, à être mis en musique.

Chef d’orchestre, compositeur, et maintenant poète…

On me dit autodidacte, et il est vrai que je n’ai pas effectué un parcours classique : les premières personnes qui m’ont tendu la main venaient d’orchestres d’harmonie en Bourgogne ! J’essaie, moi aussi, d’accueillir quand je peux. C’est dans cet état d’esprit que je travaille avec le plasticien Étienne Yver, que j’ai rencontré à l’abbaye de La Prée, où j’étais « en résidence ». Nous aimons, l’un et l’autre, les Sonnets de Shakespeare et de Michel-Ange !

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 156

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