© MASHA MOSCONI

Avec le Paris Mozart Orchestra, qu’elle a fondé en 2011, la cheffe française est l’âme du projet « Un orchestre dans mon bahut ! », soutenu par le programme de solidarité « Vivendi Create Joy ». Création, transmission, cohésion sociale et territoriale sont au programme.

Avant de parler d’« Un orchestre dans mon bahut ! », il faut évoquer le Paris Mozart Orchestra et les raisons qui vous ont poussée à créer cette formation…

Je me suis mise à la direction dès l’âge de 13 ans. Quand je suis devenue l’assistante de Theodor Guschlbauer, à l’Opéra de Lyon, j’ai appris à diriger tous les grands opéras de Mozart, mais j’ai aussi hérité de tout ce que les hommes ne voulaient pas faire : les créations, les opérettes, les œuvres pour enfants ; j’ai aussi fondé la Maîtrise et poursuivi l’activité de l’Atelier Lyrique (actuel Studio) de l’Opéra de Lyon. Après vingt-cinq ans passés dans cette structure et trois comme directrice musicale de la « Fondazione Musica per Roma », je me suis fait élire au Parlement européen, tout en travaillant, cinq semaines par an, à l’Orchestra Mozart de Bologne, avec Claudio Abbado. Toute cette activité m’a fait réfléchir sur le rôle de l’art et sur notre responsabilité d’artistes. Il m’a fallu ensuite rentrer en France, notamment pour m’occuper des deux enfants africains que j’avais adoptés. À l’invitation de Placido Domingo, j’ai dirigé Idomeneo à Washington mais, malgré des critiques élogieuses et une très bonne entente avec l’orchestre, rien n’a suivi, et j’en ai conclu qu’il ne fallait pas attendre qu’on vienne me chercher. C’est ainsi qu’est né, en 2011, le Paris Mozart Orchestra, auquel j’ai donné un intitulé anglais, parce que l’acronyme PMO sonne bien.

Vous aviez un savoir-faire hérité de vos années passées à l’Opéra de Lyon…

Oui, j’ai cherché des mécènes comprenant l’intérêt de pratiquer le mécénat croisé, c’est-à-dire touchant à plusieurs domaines : culture, pédagogie, projet social. J’ai commencé avec 5 000 euros de la Fondation RATP, puis ma démarche a été soutenue par la Fondation Daniel et Nina Carasso, par Vivendi, à travers son programme de solidarité « Create Joy », et par tout un ensemble de mécènes qui m’encouragent à aller toujours plus loin – et plus vite, souvent, que les pouvoirs publics. L’éthique de ceux qui me font confiance m’a toujours paru irréprochable.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 152

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