© CAROLE BELLAICHE

Les 3 et 5 mai, en coproduction avec le Palazzetto Bru Zane, l’Opéra de Saint-Étienne redonne sa chance à une rareté : Cendrillon d’Isouard, « opéra-féerie » créé à l’Opéra-Comique, le 22 février 1810, qui connut ensuite un vif succès en Europe. Le metteur en scène nous en parle…

Comment avez-vous été amené à participer à la renaissance de la Cendrillon de Nicolas Isouard, compositeur d’origine maltaise, également connu sous le pseudonyme de Nicolo, qui fit carrière à Paris, à partir de 1800, et écrivit plus de quarante-cinq opéras ?

L’idée est venue du Palazzetto Bru Zane. J’avais rencontré Alexandre Dratwicki et toute l’équipe de production, lorsqu’ils m’avaient confié la mise en scène de la Phèdre de Lemoyne, et j’avais éprouvé un réel plaisir à travailler avec eux et avec Julien Chauvin, qui dirigeait son ensemble Le Concert de la Loge. Nous avions tous la même manière d’envisager l’art lyrique et je n’ai pas hésité à accepter une nouvelle proposition de leur part. J’avais également envie de faire un spectacle « tous publics » et de questionner le rapport que peuvent entretenir les jeunes avec un ouvrage de ce type.

Connaissiez-vous cette Cendrillon, dont le livret de Charles-Guillaume Étienne, tiré du célèbre conte de Charles Perrault, inspira fortement celui de Jacopo Ferretti pour La Cenerentola de Rossini, en 1817 ?

C’était pour moi un territoire complètement inconnu. Mon premier contact s’est fait à travers le seul enregistrement qui existe, dirigé par Richard Bonynge, sous étiquette Olympia. C’est une chose singulière que de découvrir une œuvre, comme cela a été le cas avec Phèdre, ou avec Il mondo della luna de Haydn, que je viens de mettre en scène à la demande du CNSMD de Paris. J’éprouve les mêmes sentiments que lorsqu’il s’agit d’une création, quand j’ai monté Les Aveugles de Xavier Dayer, à Saint-Denis, en 2006, ou Flaubert & Voltaire de Philippe Fénelon, à Peralada, en 2014.

Les textes parlés occupent une place importante dans cet « opéra-féerie », relevant à la base du genre « opéra-comique » ; les avez-vous modifiés ?

Je ne suis pas écrivain, je n’ai donc pas cherché à réécrire ces dialogues ; je les ai juste légèrement élagués. D’autre part, j’ai confié deux des rôles, ceux de l’écuyer Dandini et du Baron de Montefiascone (Don Magnifico chez Rossini), à des comédiens pouvant chanter, Christophe Vandevelde et Jean-Paul Muel, pour que ces personnages récupèrent toute leur dimension théâtrale.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 149

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