© STELLA OLIVIER

À partir du 8 mars, le Théâtre Royal de la Monnaie accueille Frankenstein, en création mondiale, le premier véritable opéra du compositeur américain, inspiré du célèbre roman de Mary Shelley. Alex Ollé met en scène, avec les équipes de La Fura dels Baus, et Topi Lehtipuu incarne le monstre.

Il y a trois ans, le retard pris dans les travaux du Théâtre Royal avait contraint la Monnaie de Bruxelles à repousser la création mondiale de Frankenstein. Comment avez-vous vécu ce report ?

Quand Peter de Caluwe, le directeur de la Monnaie, m’a prévenu, en décembre 2015, ma partition chant-piano était terminée, et l’orchestration était prête à 85 %. J’ai donc pris cinq scènes de l’opéra et j’en ai tiré une suite pour orchestre, jouée à Atlanta, en 2016 ; ce concert a servi de test. La décision de retarder la création a, finalement, été une chance. J’ai pu réexaminer attentivement tout ce qui avait été écrit, revoir les densités, réévaluer les sonorités.

À l’origine du projet, il y a évidemment Peter de Caluwe, mais surtout le metteur en scène Alex Ollé : c’est lui qui a eu l’idée de porter à l’opéra le roman de Mary Shelley (1818), et de transposer l’action dans le futur. Pourquoi ont-ils fait appel à vous, compositeur américain peu connu de ce côté de l’Atlantique ?

Il est vrai que je connais peu de compositeurs américains dont les opéras sont créés en Europe, sauf peut-être à Londres, parce qu’il y a ce lien très fort de la langue anglaise entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Les théâtres européens se basent souvent sur une sorte de philosophie internationale et une attention à des questions conceptuelles, là où les scènes américaines sont plus profondément ancrées dans une réalité de terrain, sous-tendue par une forme d’énergie liée à la confiance en soi. Les États-Unis se sont construits sur l’immigration, chaque citoyen ayant apporté une part précieuse de ses origines dans son nouveau pays. Avec l’administration actuelle, surtout, il est particulièrement important de s’en souvenir…

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 148

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