ERATO WARNER CLASSICS/SZOFI RAFFAY

Pour son premier récital avec orchestre, qui paraît chez Erato sous le titre Voglio cantar, la soprano hongroise a choisi de rendre hommage à Barbara Strozzi, l’une des premières grandes compositrices de l’histoire, par ailleurs cantatrice et mère célibataire, qui fut l’élève de Francesco Cavalli.

Pourquoi avez-vous choisi de dédier ce premier récital en solo chez Erato à Barbara Strozzi (1619-1677) ?

Il m’a fallu beaucoup de temps pour décider quel serait le thème de ce disque. Je voulais qu’il soit lié à la féminité, ou aux femmes, sans pour autant penser à des compositrices. Puis, j’ai su que 2019 marquait le 400e anniversaire de la naissance de Barbara Strozzi. Elle a écrit de la musique vraiment extraordinaire, que nous avons mêlée à des œuvres de quelques-uns de ses contemporains, ce qui confère au projet son unité.

Comment avez-vous élaboré le programme ?

Un historien de la musique, Roberto Scoccimarro, s’est chargé de la recherche des manuscrits, tandis que le claveciniste Francesco Corti, qui dirige l’ensemble Il Pomo d’Oro sur cet enregistrement, a pris une large part dans la préparation du matériel. J’ai choisi les pièces qui étaient parfaites pour ma voix, celles dans lesquelles j’éprouvais les meilleures sensations, à condition qu’elles soient de grande qualité – car toutes n’étaient pas du même niveau.

De la canzonetta aux grandes scènes d’opéra, la variété apparaît comme le maître mot de cette anthologie…

C’est aussi la raison pour laquelle nous avons inséré des pièces instrumentales, qui sont comme des respirations. Je voulais montrer la versatilité de Barbara Strozzi, qui avait la capacité de composer à la fois des pièces très légères, mais aussi des morceaux plus dramatiques.

Elle n’a cependant jamais écrit d’opéra. Est-ce parce qu’elle était une femme ?

Peut-être ne le voulait-elle pas, ne se sentait-elle pas prête, ou n’en avait-elle simplement pas le temps. Elle m’apparaît comme une personnalité très moderne qui, à l’instar des femmes d’aujourd’hui, devait jongler entre son art – à la fois comme interprète et comme créatrice – et ses devoirs de mère. Pourquoi n’a-t-elle pas composé d’opéra ? Nous en sommes réduits aux suppositions, mais elle en avait certainement la capacité.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 147

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