Hélène dans Jérusalem, à Parme (2017). © TEATRO REGIO DI PARMA/ROBERTO RICCI

Éminente spécialiste du bel canto de Rossini, Bellini et Donizetti, la soprano française, avant de retrouver Mathilde dans Guillaume Tell, aux Chorégies d’Orange, en juillet prochain, ajoute Lucrezia Borgia à son répertoire, au Théâtre du Capitole, à partir du 24 janvier.

Au Capitole de Toulouse, vous allez chanter votre première Lucrezia Borgia. Comment ce projet est-il né ?

Il est venu à la suite d’un récital que j’avais donné à l’Amphithéâtre Bastille ; à cette occasion, j’avais rencontré Christophe Ghristi, qui est aujourd’hui le directeur artistique du Théâtre du Capitole. De fil en aiguille, il m’a proposé Lucrezia Borgia, ce à quoi je ne m’attendais pas. J’ai réfléchi d’autant plus sérieusement que j’étais à un moment où je remettais en question tout mon répertoire, avec mes premières Maria Stuarda, à Marseille puis à Monte-Carlo, en 2016, et Hélène dans Jérusalem de Verdi, à Parme, l’année suivante. Après réflexion, je me suis dit : « Allons-y ! » ; j’ai donc étudié la partition et je dois dire que, chaque jour qui passait, le travail me paraissait de plus en plus gratifiant.

Il ne s’agit pas d’une nouvelle production…

Non, elle a déjà été présentée à Valence, au Palau de les Arts « Reina Sofia », en 2017, avec Mariella Devia. D’après ce que j’ai pu en voir, la mise en scène d’Emilio Sagi me paraît relativement traditionnelle, mais peut-être pourrons-nous essayer de la revisiter, entre autres dans le duo Alfonso/ Lucrezia de l’acte I, pour moi un moment essentiel, de manière à l’adapter à ma personnalité.

Quelle version avez-vous choisie ?

Je chante la cabalette finale « Era desso il figlio mio », que Donizetti avait ajoutée à la demande de la créatrice du rôle à la Scala de Milan, en 1833, Henriette Méric-Lalande, mais pas celle du Prologue, « Si voli il primo a cogliere », composée pour Giulia Grisi, en 1840. On peut penser que « Era desso il figlio mio » conclut l’ouvrage de manière à contenter une diva avide de virtuosité, mais musicalement, cette cabalette est très intéressante, avec ses cassures de rythme et ses intervalles d’un effet dramatique indéniable. Lucrezia est désespérée par la mort de son fils, mais aussi par ce qu’elle perçoit, psychologiquement, comme sa propre mort et une punition de Dieu.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 146

 

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