© JAN VERSWEYVELD

Le 16 novembre, à l’Opéra-Théâtre, le compositeur belge propose Nous sommes éternels, d’après le roman éponyme de Pierrette Fleutiaux, avec Patrick Davin au pupitre, Vincent Goethals à la mise en scène, Karen Vourc’h et Sébastien Guèze dans les rôles principaux.

Après avoir composé, pour la Monnaie de Bruxelles, deux œuvres lyriques sur des textes d’Henry Bauchau inspirés de grandes figures mythiques, Œdipe sur la route (2003) et La Lumière Antigone (2007), vous passez, avec Nous sommes éternels, à l’univers contemporain, sur un livret librement adapté du roman éponyme de Pierrette Fleutiaux par l’écrivaine elle-même et Jérôme Fronty. Comment l’idée de ce nouvel opéra a-t-elle germé et s’est-elle imposée à vous ?

Ce retour à l’opéra, après plusieurs années, a répondu à un appel mystérieux, quelque chose s’est soudain réveillé en moi. Le roman de Pierrette Fleutiaux a motivé le désir de composer à nouveau pour le théâtre. Je l’avais découvert à l’occasion de sa parution, en 1990, et j’avais été impressionné. Je percevais dans ce récit une dimension musicale ; j’avais l’intuition que cette histoire dense et profonde pouvait offrir la trame d’une action dramaturgique et vocale, fournir la matière d’un opéra.

En quoi ce livre vous a-t-il marqué au point d’inspirer votre imagination opératique ?

Ce roman a ouvert une perspective nouvelle à mon horizon de compositeur. J’ai travaillé pendant deux ans, plongé dans ce texte dont les thèmes me touchent. Estelle, l’héroïne blessée par la vie, est la survivante d’une famille désormais disparue. Elle cherche à savoir la vérité sur son enfance ténébreuse, entourée de mensonges, de secrets qui ont détruit les siens et créé le chaos familial. De retour, avec son compagnon et la fille de ce dernier, dans le monde clos de la maison hantée de l’enfance, elle revit son passé. Des replis de la mémoire surgissent des souvenirs douloureux, qui s’animent et déclenchent le retour vers un passé bouleversant. Les personnages apparaissent tels des fantômes : le père, occupé par son travail, la mère, figure tutélaire très présente, Estelle et son frère Dan, promis à une brillante carrière de danseur. Des relations mystérieuses se sont tissées à la suite des horreurs et des crimes de la Seconde Guerre mondiale, conduisant les adultes à travestir, par un redoutable pacte, la nature véritable des liens unissant parents et enfants.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 144

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