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Léon Melchissédec : un baryton pour Gounod

20/12/2017
© VILLE DE CLERMONT-FERRAND/MUSÉE D’ART ROGER QUILLIOT/F. MANUCH

Une évocation du grand baryton français Léon Melchissédec, créateur du rôle d’Hadjar dans Le Tribut de Zamora (Paris, 1881), ultime opus lyrique de Gounod, et le seul à n’avoir jamais été enregistré, que le Palazzetto Bru Zane ressuscite le 28 janvier, en version de concert, au Prinzregententheater de Munich.

Léon Melchissédec voit le jour à Clermont-Ferrand, le 7 mai 1843. Tout au long de sa vie, il sera fier de revendiquer ses origines auvergnates, tout en revenant régulièrement dans sa région natale, notamment pour s’y produire en concert ou y mener des actions charitables. Son père, commissaire de police, est muté à Nîmes, où le garçon effectue de solides études. D’abord promis aux métiers du commerce, le jeune Léon change très vite de voie et s’oriente vers la musique. Bon sang ne saurait mentir : ses deux oncles paternels, Guillaume et Léon-François, tous deux barytons, poursuivent des carrières significatives dans les théâtres lyriques de province, Léon-François devenant le professeur de son neveu.

Engagé à Saint-Étienne, comme second violon dans l’orchestre du Théâtre Municipal, Léon Melchissédec chante pour la première fois en public à une vingtaine de kilomètres de là, dans la commune industrielle de Rive-de-Gier, lors d’un spectacle donné au profit des ouvriers victimes de la mine, en 1862. L’année suivante, il intègre le Conservatoire Impérial de Musique de Paris. Outre le solfège, auprès d’Auguste Savard et Ambroise Thomas, il étudie le chant avec Henri Laget, pédagogue de premier plan, l’opéra avec la célèbre basse Nicolas-Prosper Levasseur, et l’opéra-comique avec Eugène-Ernest Mocker, ténor très longtemps attaché à la Salle Favart.

Au concours de 1865, il n’obtient qu’un second accessit pour le chant et deux seconds prix dans les catégories « opéra » et « opéra-comique », avec des airs de Rigoletto, Le Trouvère, Le Chalet d’Adolphe Adam et Les Dragons de Villars d’Aimé Maillart. Heureusement, Adolphe de Leuven, le directeur de l’Opéra-Comique, l’a déjà repéré et lui fait signer son premier engagement dans la troupe, en avril 1866, renouvelé sans interruption au cours des dix années qui suivent. Comme l’a noté Alphonse Baralle, musicologue et librettiste : « Sa grande facilité d’exécution, la nature de son organe qui, par son étendue, lui permet d’aborder les basses chantantes et les barytons les plus élevés, le rendirent promptement très utile pour le théâtre. Aussi fut-il chargé de reprendre la plupart des deux emplois. »

Léon Melchissédec effectue ses premiers pas Salle Favart, le 16 juillet 1866, dans la première mondiale de José-Maria, du compositeur Jules Cohen (1835-1901), auprès de Célestine Galli-Marié. Il s’illustre ensuite en Max dans Le Chalet, Baskir dans Lalla-Roukh de Félicien David, Lothario dans Mignon (100e représentation in loco, en juillet 1867) et Sulpice dans La Fille du régiment. Au lendemain de la deuxième représentation de Robinson Crusoé d’Offenbach, en novembre 1867, il s’empare du rôle-titre, toujours aux côtés de Galli-Marié, qui devient sa partenaire d’élection. Il la retrouvera, entre autres, pour l’entrée au répertoire de l’Opéra-Comique des Dragons de Villars et, surtout, le 18 janvier 1872, pour la création de Fantasio d’Offenbach, où mezzo-soprano et baryton remportent un vif succès, dans les rôles respectifs de Fantasio et Sparck. Un critique note : « Fantasio débute par un chant d’étudiant dont le thème est vif et franc. Il est conduit avec beaucoup d’entrain par M. Melchissédec, dont la belle voix éclate sans effort au-dessus des sonorités des masses vocales qu’elle dirige. Les couplets « Sur les effets et les causes » ont été bissés grâce à ce chanteur. »

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 135

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