© BRIGITTE LACOMBE

Le 7 octobre, Norma est le premier des dix opéras que le Metropolitan Opera de New York retransmet en direct, en haute définition, dans les salles de cinéma du monde entier. Peter Gelb, directeur général de la maison, explique ses choix pour cette 12e saison.

Pourquoi choisir Norma pour l’ouverture de la saison 2017-2018 ?

Cette Norma illustre à quel point, dans le monde de l’opéra, les choses ne se passent pas toujours comme prévu. À l’origine, notre nouvelle production, mise en scène par David McVicar, était conçue autour d’Anna Netrebko qui, après avoir abordé le rôle-titre à Londres, en septembre 2016, devait l’interpréter pour la première fois sur le sol américain. Sauf qu’Anna Netrebko, début 2016, a renoncé à inscrire Norma à son répertoire ! Je vous laisse imaginer le nombre de cantatrices que nous avons contactées, déjà engagées ailleurs pour la plupart, notre choix se portant finalement sur Sondra Radvanovsky, à mon avis l’une des meilleures Norma de notre époque.

Un rôle dans lequel le Met l’a déjà entendue…

Oui, en 2013, dans la précédente production de John Copley. D’une certaine manière, cela constitue pour nous un avantage, dans la mesure où nous savons très exactement à quoi nous attendre. Sondra Radvanovsky est aujourd’hui à son zénith, et elle dispose du capital de popularité indispensable pour une soirée d’ouverture. Surtout depuis le formidable accomplissement de ses trois « reines Tudor » de Donizetti au cours d’une même saison, en 2015-2016, déjà dans des mises en scène de David McVicar.

Qu’en est-il d’Adalgisa ?

Elle sera incarnée par Joyce DiDonato, dans ce qui sera, je pense, une prise de rôle. Joyce est également une -immense vedette, aussi bien aux États-Unis que dans le reste du monde.

À quoi la mise en scène de David McVicar ressemblera-t-elle ?

Elle sera « naturaliste », inscrivant l’action dans une forêt druidique, et se distinguera par sa capacité à créer des atmosphères évocatrices. La précédente production n’était pas si ancienne, puisqu’elle remontait à 2001. Mais elle n’était pas très réussie, avec un parti pris d’abstraction sans véritable sens.

Deuxième titre à l’affiche dans les cinémas : Die Zauberflöte, le 14 octobre. La seule présence de James Levine au pupitre en fait un événement, non ?

Pour lui, c’est une forme de résurrection. Quand il a quitté ses fonctions de directeur musical, à la fin de la saison 2015-2016, pour raisons de santé, nous nous sommes vraiment demandé comment sa relation avec le Met, absolument unique dans l’histoire de la maison, allait évoluer. Comment ce chef, boulimique de travail, allait-il rebondir ? Il a tout simplement accepté de ralentir le rythme de ses activités, en diminuant drastiquement le nombre de productions et en les espaçant dans la saison. C’est ce qu’il a fait l’an dernier, avec L’Italiana in Algeri, Nabucco et Idomeneo. Et c’est ce qu’il fera en 2017-2018, en dirigeant, en plus de Die Zauberflöte, le Requiem de Verdi, en novembre, notre nouvelle production de Tosca, en décembre-janvier, puis les reprises d’Il trovatore, en janvier-février, et Luisa Miller, en mars-avril. Je précise que Tosca n’était pas prévue au départ, puisque c’est Andris Nelsons qui devait prendre la baguette.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 132

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