© PHILIPPE PIERANGELI

Pour son «festival» annuel, le directeur général de l’Opéra a choisi de recréer, du 7 mars au 5 avril, trois productions marquantes de la fin du XXe siècle : L’incoronazione di Poppea par Klaus Michael Grüber, Tristan und Isolde par Heiner Müller et Elektra par Ruth Berghaus.

Comment l’idée de ce « festival » annuel, en plein cœur de votre saison, est-elle née ?

Une programmation lyrique peut se faire de deux manières : selon le système de la « stagione », comme chez nous, où des productions différentes se succèdent, ou celui du répertoire, qui propose un spectacle tous les jours, en alternance – ce qui se passe au Staatsoper de Vienne, par exemple. J’ai pensé que si l’on pouvait concentrer plusieurs ouvrages en trois semaines, avec des représentations quotidiennes, l’opéra s’ancrerait dans la ville d’une façon différente et c’est ce qui s’est produit ; les gens portent sur lui un regard inhabituel, ils en parlent, cela devient un sujet de conversation.

Depuis que vous avez adopté cette formule, vos choix ont été très éclectiques…

Effectivement. Nous avons donné plusieurs cycles : Janacek (2005), avec Jenufa, Katia Kabanova et L’Affaire Makropoulos ; Mozart (2011), avec la trilogie Da Ponte ; « Puccini + » (2012), qui mettait en miroir les trois volets d’Il trittico avec Sancta Susanna de Hindemith, Von heute auf morgen de Schoenberg et Eine florentinische Tragödie de Zemlinsky. Autour du thème de l’enfermement, nous avons aussi créé Claude de Thierry Escaich, le 27 mars 2013, sur un livret de Robert Badinter, d’après Victor Hugo.

C’est une entreprise qui doit demander à toutes les forces de l’Opéra un énorme effort…

Elle exige un niveau de mobilisation exceptionnel, mais oblige chacun, musiciens, choristes, techniciens, à se dépasser ; elle est donc pour eux très valorisante. L’Orchestre de l’Opéra de Lyon, qui assure toutes les représentations, doit parfois passer rapidement d’un style à un autre ; c’est une expérience qu’il affronte avec une magnifique exigence et qui lui apporte beaucoup. Il y a toujours un « avant » et un « après » festival.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 126

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