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À la fois orchestre et atelier lyrique, Opera Fuoco, la structure fondée en 2003 par le chef d’orchestre américain, offre aux chanteurs sur le point d’entrer dans la carrière une précieuse opportunité d’apprendre leur métier, au contact de la scène et du public.

Sans rien négliger de sa carrière personnelle – il est, depuis 2015, chef principal du Palm Beach Opera, ainsi que conseiller artistique et chef tituaire du « Shanghai Baroque Festival » –, David Stern se consacre de tout son cœur à Opera Fuoco, à la fois formation jouant sur instruments anciens et atelier lyrique.

« John Eliot Gardiner, dont j’ai été l’assistant, m’avait conseillé de fonder mon propre orchestre. Je me suis décidé en 2003. Pourquoi des instruments d’époque ? Je pense qu’ils répondent mieux aux intentions des chanteurs et que leur approche de l’articulation musicale est plus sensible. L’atelier lyrique, de son côté, est devenu stable en 2006, au moment où nous avons monté La finta giardiniera. Aujourd’hui, ses membres, recrutés sur audition, restent avec nous trois ans – cette saison, nous avons eu 240 candidats pour 10 places ! Passé ce délai, ils sont supposés disposer des outils leur permettant de trouver des engagements ailleurs, ce qui ne les empêche pas de continuer à travailler avec nous. »

Cet atelier répondait à un besoin, celui, en France, d’une structure destinée à aider les jeunes chanteurs terminant leurs études et n’ayant pas eu d’expérience de la scène. « Contrairement à ce qui se passe aux États-Unis ou en Angleterre, il n’existe pas, en France, de système comparable à celui des petites compagnies lyriques ou des programmes de perfectionnement destinés à ceux qui entrent dans le métier. Or, ces jeunes ont besoin d’un suivi ; ils ne savent pas toujours dans quelle direction aller et doivent être protégés. Chez nous, ils participent aux productions, mais ont également la possibilité de donner des concerts, de suivre des master classes – nous en avons organisé, récemment, autour de Massenet, avec Laurent Naouri. »

Pour David Stern, il est toujours émouvant de constater que ses poulains suivent leur chemin. Chantal Santon-Jeffery a fait partie de la première promotion. À sa sortie du Conservatoire, Vannina Santoni n’avait pas de répertoire ; la saison prochaine, elle sera Violetta dans La traviata à Paris ! « Vannina était notre Osira dans Zanaida de Johann Christian Bach, en 2012. Ensuite, elle a tenu des rôles importants, comme Adina dans L’elisir d’amore, et a participé à la création des Pigeons d’argile de Philippe Hurel. Parmi les stagiaires de nos dernières promotions, je place beaucoup d’espoirs dans la mezzo Lea Desandre, la soprano Natalie Perez, le ténor Martin Candela… »

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 126

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