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« Révélation Artiste lyrique » aux Victoires de la Musique classique 2016, la jeune soprano franco-danoise vient de décrocher le Premier prix du Concours « Operalia », au Mexique. L’Opéra Bastille l’attend maintenant en Pamina dans Die Zauberflöte, du 9 au 23 février 2017.

Comme un célèbre héros de bande dessinée, Elsa Dreisig est tombée dedans quand elle était petite. Pas dans la potion magique mais dans la passion lyrique. Celle de deux parents chanteurs, Pelléas et Mélisande prolongeant l’histoire d’amour au-delà de la scène. L’idylle n’a qu’un temps, et c’est par sa mère, la soprano Inge Dreisig, que la fillette est élevée. La carrière de la belle Danoise bat alors son plein et c’est dans les coulisses qu’Elsa grandit.

« J’étais tous les jours à l’opéra et c’est là que je me sentais le mieux. Je découvrais un monde totalement différent de celui que voyait le public lors des représentations. Les loges, les costumières, le maquillage, l’ambiance en coulisse, etc. Tout ceci était fascinant. Mais je savais qu’il ne s’agissait pas d’un jeu. J’ai eu tout de suite une vision très professionnelle du métier. »

À l’âge de 4 ans, elle se souvient chanter en permanence : « Je trouvais que j’avais une jolie voix et j’avais beaucoup de plaisir à m’écouter ! » La question de son futur métier ne se pose donc à aucun moment. À partir de 6 ans, elle est scolarisée en horaires aménagés et apprend le solfège, le piano, le chant choral et les claquettes, dans les Maîtrises de l’Opéra Royal de Wallonie et de l’Opéra National de Lyon.

Passionnée par la comédie musicale, la jeune Elsa connaît toutes les grandes œuvres du répertoire par cœur. Mais elle avoue avoir été « rattrapée par le classique ». À 18 ans, elle tente d’intégrer le conservatoire du 12e arrondissement de Paris, en classe de théâtre, mais elle n’est pas admise. Déçue, elle se replie sur la classe de chant, où elle est acceptée, et où elle fait la totalité du cursus en seulement trois ans (au lieu de huit en général).

Si tout semble lui sourire, cette période est aussi celle des doutes. Sa relation fusionnelle avec sa mère l’empêche de trouver son identité, et elle peine à se faire une place au sein d’une famille où la pratique musicale est une tradition ancestrale, comme si cet amour pour la musique ne lui appartenait pas, n’était qu’une répétition génétique.

Entre 17 et 21 ans, elle se dit ainsi « complètement bloquée dans une voix verte », à l’image du soprano léger maternel, alors que sa tessiture se révèlera plus lyrique par la suite. Il lui faut couper le cordon pour s’épanouir pleinement dans le chant.

 

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 121

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