À partir du 8 mai, à Strasbourg, puis du 3 juin, à Mulhouse, l’Opéra National du Rhin affiche, en création française, le deuxième opéra de Wagner. Longtemps méprisé, bien à tort, Das Liebesverbot (La Défense d’aimer) semble jouir désormais d’un regain de faveur.

Clément - photo 2 by Pietro Spagnoli
© PIETRO SPAGNOLI

Pourquoi avez-vous été attirée par cette proposition de mettre en scène Das Liebesverbot, opéra jamais représenté auparavant en France ?

J’aime travailler à la demande, je crois que c’est de cette manière que l’on construit une carrière. J’ai accepté cette proposition avec d‘autant plus de plaisir qu’elle venait de l’Opéra National du Rhin, un établissement où j’ai déjà monté La Belle Hélène ou encore Platée, et dans lequel je me sens bien. J’aime aussi l’imprévu, je ne voudrais pas passer mon temps à ne mettre en scène que La traviata et La Bohème… Mais c’est un étrange métier que le nôtre ; le plus souvent, nous racontons une histoire à des gens qui la connaissent déjà ! Avec un titre peu connu, le rapport est plus immédiat.

En fait, le premier Wagner que vous abordez n’est pas exactement un Wagner !

Das Liebesverbot est aussi atypique musicalement que dramatiquement, et je trouve ça plutôt drôle. J’avais peur de tomber sur quelque chose d’assez faible, mais non, le livret se tient ; quant à la musique, on y entend toutes sortes d’échos, du Rossini, du Donizetti, et même du Mozart ! Ce n’est pas un ouvrage « durchkomponiert », c’est un opéra « à numéros », très long, dans lequel il est inévitable de pratiquer des coupures. C’est ce qu’avait fait Wolfgang Sawallisch à Munich, comme on peut s’en rendre compte dans l’enregistrement Orfeo, capté en 1983 – nous avons prévu des coupures à peu près identiques. C’est une forme hybride, qui se cherche et qui, au deuxième acte, laisse de la place à des dialogues parlés, comme ceux d’un « Singspiel » – je me suis posé des questions à leur sujet, mais nous en avons conservé pour que l’histoire reste compréhensible. C’est surtout une comédie, avec des quiproquos efficaces, ce qui pour moi est toujours intéressant à traiter du point de vue narratif.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 117

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