Peter Gelb, General Manager of The Metropolitan Opera, on the opera house's grand staircase. Photo: Dario Acosta/Metropolitan Opera
© DARIO ACOSTA/METROPOLITAN OPERA

Le 8 octobre, Tristan und Isolde est le premier des dix opéras que le Metropolitan Opera de New York retransmet en direct, en haute définition, dans les salles de cinéma du monde entier. Peter Gelb, directeur général de la maison, explique ses choix pour cette 11e saison.

La saison 2016-2017 de la série « The Met Live in HD », distribuée en France par Pathé Live (1), s’ouvre, le 8 octobre, avec Tristan und Isolde. Sauf erreur, ce n’est pas la première fois que vous retransmettez cet opéra dans les salles de cinéma…

Effectivement, nous avions déjà diffusé, en 2008, notre précédente production. Pour l’ouverture de la 11e saison de mon mandat, j’ai souhaité en commander une nouvelle, qui nous permettra de fêter un anniversaire : la 100e retransmission « Live in HD » de notre histoire ! Coproduite avec le Festspielhaus de Baden-Baden, la mise en scène de Mariusz Trelinski y a vu le jour, au printemps dernier. Je la trouve pleine d’imagination, notamment dans la manière dont elle intègre le passé de Tristan, son enfance, les images de son père… Comme à Baden-Baden, Tristan sera incarné par Stuart Skelton, qui m’a impressionné par sa sensibilité et son intuition artistiques. Dès le départ, c’est lui que je voulais et je suis certain de ne pas m’être trompé. Quant à Nina Stemme, c’est la plus grande Isolde de notre époque. Au Met, elle sera, en plus, la première depuis Birgit Nilsson à enchaîner le rôle avec celui d’Elektra, qu’elle a tenu en avril dernier. Ekaterina Gubanova est une merveilleuse Brangäne, et nous nous offrons le luxe de René Pape en Marke. Peut-on rêver mieux aujourd’hui ? Depuis mon arrivée, j’ai mis un point d’honneur à réunir, dans la mesure du possible, les meilleurs interprètes du moment pour chacun des opéras à l’affiche. C’est l’une de mes responsabilités. Simon Rattle, enfin, sera au pupitre, une chance extraordinaire pour l’orchestre du Met.

Pourquoi avez-vous choisi d’ouvrir la saison avec une nouvelle production de Tristan ?

D’abord, c’est l’un des plus immenses chefs-d’œuvre jamais écrits. Ensuite, Tristan est important pour l’image du Met, comme symbole de la diversité de notre répertoire, de notre ambition artistique et du niveau d’excellence que nous sommes capables d’atteindre. Comme vous le savez, ce n’est pas l’opéra le plus facile à monter, tant sur le plan orchestral et visuel que vocal ! Par ailleurs, je tiens à ouvrir chaque saison avec une nouvelle production – ou, du moins, nouvelle pour la maison –, ce qui ne se faisait plus depuis longtemps avant mon arrivée. Pour nos équipes, comme pour le public, cela me semble nettement plus stimulant qu’une reprise.

Cette saison 2016-2017 marque le 50e anniversaire de l’installation du Met au Lincoln Center. Avez-vous pensé, pour son ouverture, à reproposer Antony and Cleopatra, la création mondiale de Samuel Barber qui avait inauguré la nouvelle salle, le 16 septembre 1966, et subi un échec retentissant ?

Non, pas un instant. Même s’il contient beaucoup de choses intéressantes, Antony and Cleopatra n’est en rien le chef-d’œuvre dont le Met rêvait, en 1966. Mais nous en donnerons un extrait dans le gala du 50e anniversaire, programmé le 7 mai 2017.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 121

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