vogt_B2A0480 HARALD HOFFMANN
© HARALD HOFFMANN

Pilier du Festival depuis ses débuts in loco, en 2007, le ténor allemand, surtout connu pour son miraculeux Lohengrin, endosse cette fois l’habit du « chaste fol », à partir du 25 juillet, sous la baguette d’Andris Nelsons et dans une nouvelle mise en scène d’Uwe Eric Laufenberg.

Nous nous rencontrons à l’occasion de la version de concert de Die tote Stadt, programmée à l’Auditorium de la Maison de la Radio (1). Comment considérez-vous Paris d’un point de vue musical ?

À mon avis, Paris occupe toujours une place considérable dans le monde, notamment pour l’opéra. Il s’agit vraiment d’une capitale dans laquelle il est bon de venir entendre et faire de la musique. J’y suis venu à plusieurs reprises et, à chaque fois, j’ai eu la chance de vivre de merveilleuses expériences. Bien sûr, la ville est splendide, sans doute la plus belle au monde, et le Palais Garnier comme l’Opéra Bastille sont des lieux magnifiques. Les trois fois où je me suis produit à l’Opéra National de Paris, dans Der fliegende Holländer, La clemenza di Tito et Ariadne auf Naxos, j’ai été extrêmement satisfait, car les équipes sont à la fois très sympathiques et d’un grand professionnalisme. Je dois avouer que j’aime l’architecture de l’Opéra Bastille et je n’ai jamais trouvé qu’il était difficile d’y chanter. L’acoustique est excellente, malgré les dimensions de la salle et l’impression de vide qu’elle dégage. Beaucoup de mes collègues en ont peur, je crois, mais ce n’est pas mon cas ; je peux même dire que j’aime m’y produire ! J’ai également chanté à la Salle Pleyel, au Théâtre des Champs-Élysées… et j’espère être invité prochainement à la Philharmonie, que j’ai hâte de découvrir.

Le rôle de Paul dans Die tote Stadt est d’une rare difficulté. Quel profil vocal demande-t-il ?

C’est effectivement un rôle exigeant, qui réclame de grands moyens, notamment pour passer l’orchestre, dont la matière est souvent très dense ; il faut trouver comment se frayer un chemin, sans se fatiguer inutilement. Il est également indispensable de posséder une voix lumineuse et d’être capable d’exécuter de longs piani dans l’aigu, tout en tenant la distance dans le haut de la tessiture. Inutile de vous le cacher, tout cela me plaît énormément ! Paul est, en plus, un rôle très « physique », qui exige beaucoup de son interprète. Et ne parlons pas du mental : le personnage, comme celui de Marietta, est extrêmement complexe sur le plan psychologique.

Vous avez débuté votre carrière comme ténor lyrique. Saviez-vous déjà comment évolueraient votre voix et votre répertoire dans le futur ?

Non, j’ignorais quel chemin j’allais emprunter, vers où me conduirait l’évolution de mon instrument. Mais je me souviens que mon premier professeur m’avait dit, très tôt, que je devrais m’orienter vers des rôles dramatiques.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 119

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