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À peine sortie de Tisbe dans La Cenerentola à Lausanne, la jeune chanteuse française, membre de la troupe du Staatsoper de Vienne jusqu’en juin dernier, se prépare à une nouvelle prise de rôle rossinienne : Zaida dans Il Turco in Italia à l’Opéra de Dijon, le 8 janvier 2016.

Elle semble tout juste sortie de l’adolescence ; frêle, juvénile, enthousiaste. Pourtant, en échangeant avec Catherine Trottmann, on découvre en elle une étonnante maturité, mélange de lucidité et d’humilité.

PRÉCOCITÉ

Du haut de ses 23 ans, la jeune mezzo explique qu’en s’inscrivant dans les pas de ses aînés, qu’elle voulait imiter, elle a toujours été précoce. Troisième d’une fratrie de sept enfants, elle suit le sillon d’une mère mélomane et -adhère, comme ses frères et sœurs, à la passion familiale. Après s’être essayée à la guitare et au piano, c’est à la flûte traversière qu’elle se consacre.
Elle débute l’instrument à 6 ans et poursuit son apprentissage jusqu’à l’adolescence. Elle chante aussi, mais n’envisage aucunement se frotter au lyrique, qu’elle considère alors comme « trafiqué, pas naturel ». À 15 ans, toutefois, elle tente l’expérience et la vit comme une évidence. Elle vient d’entrer au lycée et avoue avoir alors passé plus de temps en classe de chant que dans les cours dispensés dans le cadre de la section littéraire qu’elle avait choisie.
Ses professeurs sont complices et cette présence intermittente ne l’empêche pas d’obtenir son bac, à 17 ans, avec mention « très bien ». À l’issue de son troisième cycle au Conservatoire de Dijon, ville où elle a grandi, elle prépare le concours d’entrée au CNSMD de Paris, où elle admise à 18 ans.

LE RÊVE DE LA SCÈNE

Pendant ses quatre années d’études, Catherine Trottmann, élève de Glenn Chambers, parfait son art en apprenant le répertoire destiné à sa voix de mezzo léger : « Nous travaillions beaucoup et la multitude des disciplines enseignées mettait à notre disposition tout le matériel nécessaire pour choisir ensuite ce que nous allions faire. » Elle participe également à des concerts et se présente à des concours ; elle obtient ainsi le Premier prix au Concours de l’Union Professionnelle des Maîtres du Chant Français, en 2011.
Elle n’a qu’une envie : se produire en scène. Car, si elle apprécie les répertoires symphonique et sacré, de même que la mélodie, la pratique théâtrale lui manque pendant son cursus. Elle a hâte de jouer autant que de chanter. Lors de sa dernière année au CNSMD de Paris, elle part donc auditionner au Staatsoper de Vienne devant Dominique Meyer, son directeur. Chaque année, deux « jeunes talents » sont sélectionnés afin d’intégrer la troupe. Elle fait partie des élus et, en 2014, pose ses valises dans la capitale autrichienne.

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